samedi 17 mai 2008

Cours de philosophie de l'année - II

Cours sur le langage : les mots cachent-ils les choses ?

- Introduction : problématisation.
- L’homme comme “animal doué de parole” chez Aristote in Politique avec son importance dans constitution de la communauté, de la sphère juridico-politique, etc.
- Définition du bavardage (chap. 35 de Etre et Temps de Heidegger) comme primat du parler sur le parlé, absence de connaissance de ce dont il est parlé.
- Explication des enjeux de la sophistique, rapport avec illusion, vérité, imitation...
- Le mot et sa “partialité” : le mot ne nomme pas le singulier, cf. Phénoménologie de l’Esprit. Le mot nomme l’universel, ébauche de connaissance. Force du langage pour Hegel. Antithèse avec Le Rire de Bergson : extrait commenté. Pour B. les mots ne sont que des étiquettes, conditionnent perception qui est elle-même anticipation de l’action, interprétation réductrice du réel. Nous vivons à cause du langage dans “zone mitoyenne entre les choses et nous”.
- Rapport du langage avec constitution du monde comme ensemble de choses (réel dans son étymologie), aménagement d’une distance entre l’homme et le monde. Rappel de l’efficience du langage dans constitution de la perception : exemple tiré d’une nouvelle de Borges - There are more things.
- Importance du langage dans savoirs primitifs, magie, shamanisme, etc. Cf. Cassirer in Langage et Mythe.
- Importance du langage dans constitution du savoir classique sous forme, par ex., des taxinomies de l’histoire naturelle comme grammaire généralisée (cf. M. Foucault, Les Mots et les Choses). Pb soulevé par Buffon (contre Linné) : comment traiter l’individu, exception au genre ?
- Grands pbs philosophiques sont le résultat d’un mésusage du langage : cf. Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus. Explication des enjeux de l’ouvrage, citations commentées.
- Le mot poétique comme déconceptualisation du mot usuel, le poème comme résistance à la pensée technique (Heidegger).
- Les origines du langage, le rapport entre le mot et l’idée : la position de l’antinomie avec le Cratyle, lecture détaillée du dialogue.
- Le rapport naturel du mot et de l’idée, langues du midi et du nord avec Rousseau, les passions et non les besoins comme origine du langage, etc. Cf. Essai sur l’origine des langues de Rousseau.
- L’arbitraire du signe : éléments de linguistique avec Saussure, Cours de linguistique générale. Parcours détaillé de l’ouvrage et de ses distinctions conceptuelles (signifiant/ signifié, langage/langue, langue/parole, ...). Et explication du sens de l’arbitraire du signe.

Conclusion du cours sur le langage.


Période du 8 novembre au 21 décembre

Cours sur autrui : Autrui n’est-il qu’un autre moi-même (un alter ego), la présence d’autrui nous évite-t-elle la solitude ?

- Introduction. Problématisation.
- Autrui et l’altérité : un enjeu de philosophie contemporaine. Leur relatif oubli par la philosophie “classique” au profit du questionnement homogénéisant sur la morale, la raison, etc. Exemple typique : statut de l’altérité d’autrui chez Descartes, Méditations métaphysiques, II - simple fruit d’un raisonnement par analogie.
- L’élargissement intersubjectif du cogito dans L’Existentialisme est un humanisme de Sartre.
- L’échange des regards : le regard pétrifiant, objectivant, autrui comme être-regard chez Sartre (L’Etre et le Néant, IV). La honte.
- Antithèse au regard par Merleau-Ponty, Le Visible et l’invisible. L’être au monde, la chair, autrui et moi comme tissés dans la même chair, autrui comme décentration du moi parce que partageant le même monde que le mien, pas juge m’écrasant dans poussière de mon monde.
- L’impossibilité de rompre notre solitude ontologique avec E. Levinas (Le Temps et l’autre, Totalité et Infini....). Même l’Eros est accusation de la dualité des êtres : reprise détaillée du Banquet de Platon, antithèse par Levinas.
- La mort : nous n’avons d’expérience de la mort que celle d’autrui. Cf. La Mort et le temps de Levinas. L’être-pour-la-mort de Heidegger, et sa nuance par Levinas.
- Autrui comme visage : définition détaillée de cette notion levinassienne non conceptuelle. Commentaire d’un texte de Levinas extrait de De l’Existence à l’existant.

Conclusion du cours sur autrui.

Cours sur le désir : désirer est-ce nécessairement souffrir ?

- Introduction, problématisation
- Pour une définition du désir :
- Les espèces du désir dans l’Anthropologie du point de vue pragmatique de Kant (distinguer notamment passion et émotion, etc.
- action-passion chez Descartes (Traité des Passions), les mécanismes du corps (esprits animaux, la glande pinéale...), discipliner ses passions
- Le désir comme souffrance :
- l’amour dans le Banquet de Platon
- retour aux passions comme “maladie de l’âme” chez Kant, relation avec la raison
- le désir comme manque et essence du réel chez Schopenhauer (commentaire de texte extrait de Le Monde comme volonté et comme représentation)
- le désir comme construction de valeurs :
- le conatus spinozien (rapport avec le bonheur, notamment)
- le désir comme agencement d’ensembles chez Deleuze dans Anti-Œdipe, Abécédaire, ...
- Au-delà du désir ? Schopenhauer et l’abolition du désir (voie bouddhique), mais accusation de nihilisme (Nietzsche)
Conclusion du cours sur le désir

Cours sur l’art : Peut-on discuter des goûts et des couleurs ?

- Introduction, problématisation
- Distinction art-autres domaines d’activité (Kant, Critique de la faculté de juger §43, §44)
- Approche du “génie”.
- L’inspiration dans histoire de la philosophie/histoire de l’art (Ion, Curiosités esthétiques, ...)
- l’œuvre d’art comme finalité sans fin
- explication de la possibilité d’une universalité subjective en matière de jugement de goût : désintéressement, sensu communis, ...
- Le beau comme symbole de la moralité : § 59 de la CFJ.
- L’œuvre d’art comme unification de l’être humain, jeu : à partir d’une lecture des Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme de Schiller (conciliation de l’instinct formel et de l’instinct matériel).
- L’œuvre d’art : imitation ou création ?
- question pas seulement philosophique mais aussi historique.
- la mimesis chez Platon (République) et chez Aristote (Poétique) : déficience ontologique ou construction de l’universel ?
- critique de la mimesis par Hegel (L’Esthétique) et par Baudelaire (Curiosités esthétiques)

- Quelques traits de l’art contemporain :
- quelques innovations esthétiques majeures (photographie cinéma, abstraction picturale, sérialisme, ...)
- l’art comme disparition de l’œuvre, ambiance esthétique (à partir d’une lecture de Y. Michaud, L’Art à l’état gazeux)

Conclusion du cours sur l’art

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